Quelque
part en 1945 un homme, Arthur C. Clarke,
imagina un système de communication satellite qui allait changer
radicalement notre compréhension du monde. Ce projet fera en effet littéralement entrer les sociétés modernes dans l'ère de
la globalisation et, dès lors, transformera en profondeur nos
savoirs et la gouvernance des activités humaines.
L'idée d'envoyer des
engins spatiaux
en
orbite autour de la Terre ne se concrétisera toutefois que quelques
années plus tard
grâce,
entre autres, à
l'invention des transistors par
John Bardeen, William Shockley et Walter Brattain, et à
la
mise au point de processus informatiques capables de systématiser
l'ensemble des fonctions satellitaires. On
doit ici à Claude Shannon et Warren Weaver une avancée scientifique qui
aura une incidence déterminante sur le développement des satellites
artificiels.
Leur modèle mathématique de la
communication servira en effet de base théorique à
la conception de systèmes de télécommunication qui rendront
possibles leur
mise en orbite, leur
pilotage et leur
fonctionnement.
Ce passage au numérique allait ouvrir la voie à une
révolution sans précédent dans le domaine des communications et aura des répercussions dans toutes les sciences.
Depuis la mise en orbite du Spoutnik dans la ionosphère en 1957, des milliers de satellites ont été envoyés dans l'espace - notamment depuis 2020. Plus de 11 000 sont aujourd'hui opérationnels (2025) et on prévoit en lancer des milliers d'autres au cours des prochaines années pour relayer et diffuser des informations touchant toutes les sphères d'activité humaine. Leurs signaux sont captés aux quatre coins du monde et nous permettent d'obtenir et d'étudier quantité de données, de contenus et d'images sur nos modes de vie, notre environnement et notre système solaire. Ils sont devenus, de fait, des moyens de communication indispensables à l'avancement des sciences, au fonctionnement de nos sociétés et à notre vie de tous les jours.
Cette
quête technologique se poursuit désormais à des années-lumière
de notre planète avec l'envoi de sondes spatiales et de télescopes explorant l'espace
interstellaire. Loin, très loin temps, et de l'infiniment petit à l'infiniment grand, les
miroirs
célestes nous permettent maintenant d'étudier les limites de systèmes complexes, et même au-delà, et de la R&D en communication. Ils nous
renvoient l'image même de nos questionnements face à nous-mêmes et, bien au-delà, face à l'inconnu.
JF